Texte libre 2
Je baignais déjà dans le « rap queb » à l’époque de #Souslaterre
J’ai vu les « Raide-Aktion » de Koriass avant qu’il rappe en solitaire
J’ai entendu le joual de SP devenir identitaire
J’ai tellement d’archives dans ma collection que je pourrais être un antiquaire
Je me souviens encore de l’apparition du 83 à l’ADISQ
Quand notre hip-hop était le démon de l’industrie du disque
Ce n’était pas trop lucratif, on a tous fait des shows gratis
Il a fallu faire nos preuves pour faire reconnaître notre statut d’artiste
Pour arriver à prendre notre place, on a su faire ce qu’il fallait
On a ouvert des portes sans accepter de jouer le rôle du valet
Ils n’ont pas compris tous nos codes, mais ils aimaient comment ça sonnait
Qui aurait cru qu’on nous souhaiterait de fouetter jusqu’au sommet
Dire que vouloir vivre de son rap était une utopie
Ça fait environ 20 ans, mais on dirait que c’était dans une autre vie
Merci aux pionniers qui ont su renverser l’ordre établi
Aux femmes comme Sarahmée qui ont pris leur place pour qu’on soit ébahis
Mais il y a encore du travail à faire, on n’a pas tout ce qu’on mérite
Pour chaque MC qui réussit, il y en a 1000 qui militent
Je suis conscient que j’ai le talent pour faire partie de l’élite
Mais je ne dirai pas que je suis le meilleur, c’est une attitude qui m’irrite
Il faut réussir à garder le contrôle sur nos cinq éléments
Empêcher la police de gâcher nos évènements
Promouvoir la culture, produire nos propres vêtements
Bref remercier les médias qui nous supportent honnêtement
Quand je vois la saveur du mois, pigée à l’aveuglette
Je comprends Souldia de ne pas vouloir se faire appeler la vedette
Tant mieux si je suis encore un coup de cœur pour Télé-Québec
Mais c’est par amour pour le hip-hop que je suis venu payer mes dettes